La campagne présidentielle et les médias
Nous avons trop
d’informations. L’excès d’informations tue l’information, tue l’information
utile, et l’on ne retient, finalement, rien. C’est l’un des plus grands
problèmes posés par la nouvelle civilisation que nous apporte la révolution
informatique, la culture de l’information, de l’excès d’informations. Nous
sommes submergés, nous sommes saturés d’informations diverses et n’avons pas le
temps de réfléchir sur ce dont on nous abreuve. Sans aller jusqu’à dire que
nous sommes manipulés, je dirais que nous sommes simplement saturés. Et que
cette saturation crée nécessairement des phénomènes de psychologie collective,
que ce surplus provoque des effets à très large échelle.
De là une évolution spectaculaire du pouvoir des médias et de là une
angoisse de la population vis-à-vis du monde médiatique perçu comme de plus en
plus trouble, de plus en plus opaque et incompréhensible. La représentation est
ainsi devenue un thème central dans la vie sociale. On est perçu donc on est.
C’est ce phénomène même qui a engendré les moyens d’action du néoterrorisme :
le 11 septembre n’aurait eu qu’une résonance minime sans cette surabondance
médiatique, ce monde de l’image, du phénoménal, de l’information. C’est ainsi
que fut bouleversée le monde politique, et le problème de la représentation, de
la visibilité a envahit les esprit progressivement jusqu’à devenir la cible
prioritaire des partis, organisations et syndicats politiques. Cette nouvelle
manière de concevoir la politique est très dangereuse, surtout pour le débat
démocratique. Si le but du candidat est d’accéder au pouvoir à tous prix, de
séduire sur l’apparence un public majoritairement spectateur, consommateur de
la politique, cela indique la mort totale de la politique, l’inutilité des
élections, de la démocratie. La
République ne serait qu’un masque terne, qui cacherait un
fond de dictature bipartite, sans alimentation quelconque d’un débat populaire
extérieur au gouvernement, aux institutions, au pouvoir.
Cela est si confortable de voir s’enliser le débat, de voir d’autres gérer
au mieux le pouvoir (ce qu’ils prétendent !), de ne pas être responsable
de ce qu’il advient, d’être dans une docile opposition, d’être un insurgé
virtuel, encore une fois n’être qu’une image. Ce sont les autres, je ne
suis pas responsable de ce que pense la majorité ! Cela est si
complaisant. La démocratie, l’exercice réel du pouvoir par le peuple est si
contraignant qu’il vaut mieux le laisser aux technocrates, aux pragmatiques,
aux réalistes, aux experts.
Ce mode de pensée tue la démocratie, et nous pousse à toute allure vers une
dictature light importée des USA, une
dictature des technocrates
prétendument réalistes, opposés aux idéologues idéalistes. Lorsque l’ont
voit la ligne générale, stratégique, du haut patronat international, il est
flagrant qu’elle est dirigée par des idéologues, des messianiques qui ne sèment
que l’oppression, la régression des couvertures sociales et des niveaux de vie,
des personnes qui peuvent êtres mises sur le même plan que les Staline et Mao
lorsqu’ils prétendaient apporter le paradis terrestre en farcissant les goulags
et les camps d’internement psychologique. L’impérialisme, le capitalisme, la
guerre même sont légitimés aux yeux de la communauté internationale par ces
fous, grâce à ce subtil jeu de miroirs. « Le progrès, la croissance avancent ! L’Humanité court à son age
d’abondance ! » nous disent t’ils.
Laissez-moi rétablir une vérité : l’Humanité court à sa perte, à sa
soumission, et cela à cause et pour quelques profiteurs, quelques centaines de
milliers de fanatiques. Si nous ne refusons pas cette saturation en
informations, si nous ne revenons pas urgemment à un mode d’information moins
agressif, moins publicitaire, moins inutilement abondant mais aussi plus
démocratique, plus discuté, plus accaparé par la population, nous conforteront
dans leurs idées nos oppresseurs, nos tyrans grâce auxquels notre conscience
est si tranquille.
La démocratie nécessite du courage, la démocratie nécessite du débat, et la complaisance sonne le glas du pouvoir populaire et annonce l’avènement d’un régime autoritaire.
Bienvenue sur le site du communisme autonomiste!
Cette plateforme ne se veut pas être une énième référence politique sur le web. Nous pensons que nous sommes tous déjà saturés d'informations et qu'avant d'en être à nouveau submergés, mieux vaut garder celles que l'on a, y penser et débattre dessus.
Ce site a simplement pour vocation de défendre un certain héritage, une certaine vision du Communisme, étouffée dans la précipitation par des gouvernements réactionnaires, ou presque.
Ce communisme, c'est celui de la Commune, celui de Kronstadt, celui des Spartakistes. Ce communisme est le communisme de conseils, ce qu'était censée être la Russie soviétique et ce qu'elle n'est jamais devenue après la répression des marins de Kronstadt lorsqu'ils demandaient l'application effective des thèses d'avril de Lénine.
Nous sommes ainsi opposés au Communisme de parti, celui qui prévoit une phase de dictature prolétarienne où le pouvoir serait centralisé entre les mains d'un pouvoir central. Lorsque nous recherchons un but, nous devons utiliser les moyens qui l'amèneront et qui s'en approchent. C'est en cela que nous plaçons notre conviction.
Mais à l'heure où le Communisme et l'idéal de compassion, de solidarité et de justice, de démocratie directe même sont roulés dans la boue, à l'heure où l'on fait passer la justice et la liberté réelle en un rêve dont la concrétisation n'amènerait que le Goulag, il nous faut défendre l'idéal communiste, l'une des plus importantes valeurs éthiques que nous puissions laisser à nos enfants face aux ravages du capitalisme mondialisé.
« La révolution prolétarienne n'a nul besoin de la terreur pour réaliser ses objectifs. Elle hait et abhorre l'assassinat. Elle n'a pas besoin de recourir à ces moyens de lutte parce qu'elle ne combat pas des individus, mais des institutions, parce qu'elle n'entre pas dans l'arène avec des illusions naïves qui, déçues, entraîneraient une vengeance sanglante. » Rosa Luxembourg